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L'Expédition Bleue nous donne des nouvelles !

28 août 2023 Entrepreneurs
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En Septembre 2022 nous vous parlions de ce projet fou de tour du monde à la voile pour la protection des océans.

Pour relire l'article sur notre projet, rendez-vous sur cette page

 

Où en sommes nous ?! Voici un condensé !

Qui ça, déjà ?

AURELIA - La capitaine

Monitrice de voilier habitable, à la recherche d’elle-même, Aurélia souhaite partager sa passion tout en sensibilisant le grand public à la protection des océans.

 

THIBAULT - Le scientifique

Initié par les Glénans et désireux de se frotter aux océans, Thibault souhaite conjuguer navigation et recherche participative pour contribuer, à son échelle, à la connaissance de la pollution des océans.

 

THEOPHILE - L'écolo

Apprenti skipper, Théophile souhaite parcourir le monde pour mieux le comprendre et mieux se connaître. C’est pour lui, un moyen permettant d’adopter une attitude plus cohérente avec son environnement afin d’apprendre à mieux le préserver. Depuis, Théophile a quitté le navire et s’occupe des activités en France de l’association.

 

VINCENT - Le mécano

Amateur de sports nautiques et désireux de découvrir le monde, Vincent désire montrer que dans le nautisme comme ailleurs, être écolo, c'est d'abord adapter ce que l'on a déjà avant d'acheter un nouveau produit.

Les travaux, tu finiras !

Nous avons acheté notre voilier,  un Sun Kiss 45 de 1986 prénommé Wije Blick (qui veut dire « grand horizon » en hollandais) à Port Saint Louis du Rhône, dans les Bouches-du Rhône, en Janvier 2020. A cette époque, nous pensions partir début 2022 pour notre tour du monde... Ce sera avec seulement un an de retard que nous partirons ! Honnête, non ?

C'est donc après tout juste 17 000 h de labeur, 46 800 montés/descentes d'échelle (l'équivalent de 109 km de dénivelé positif) et 2500 disques à poncer, 3 perceuses, 4 meuleuses et 7 ponceuses maltraités... qu'enfin le 9 novembre la grue est venu soulever le bébé.

Pendu dans les sangles de la grue // Fatigués mais heureux ! 

Nous prenons alors un bon mois pour naviguer en vue de valider le fonctionnement de l'engin qui est maintenant flottant. Cela permet de constater qu’en hiver le niveau de précision des prévisions météo en Méditerranée est aléatoire. Et cela a laissé place à quelques frayeurs… La suite se passe bien, nous prenons nos marques à bord, les premiers prélèvements de micro-plastiques avec le filets Manta se fonctionnent également parfaitement bien, et nous réalisons également nos premières tentatives d’écoutes de cétacés. Nous voilà fin prêt à quitter le nid !

Le grand départ ! 

Ce grand départ a lieu le 30 décembre... ciao la France ! Les contraintes météo nous auraient imposer un départ plus tôt, il ne va pas falloir chômer pour rejoindre les Antilles avant la saison cyclonique.

Dans un premier temps… Cap au Sud. Nous attendons avec impatience que les températures augmentent, en mer les nuits sont gelées !!

Escortés par des dauphins que nous ne manquons pas d’écouter à l’hydrophone et de signaler leur présence sur l’application ObsenMer pour participer à leur recensement, nous descendons tranquillement en direction du Cap-Vert où nous arriverons début Mars.

 

En route nous faisons escale d’abord en Espagne, à Ibiza (non, nous ne sommes même pas allés en boite de nuit!), à Alméria où les fruits et légumes sont cultivés de façon intensive, puis à La Linea de la Concepcion (proche de Gibraltar) où l’on a pu observer des singes et traverser une piste d’aéroport à pied. Après le passage du détroit de Gibraltar, où nous naviguons entre les quelques 400 cargos qui y passent chaque jour, nous nous dirigeons vers Ténérife, une des îles des Canaries. Enfin, il fait chaud ! Sur la route, on a même pu se baigner à 400km des côtes, dans une eau à 23°C ! Les températures agréables ont néanmoins rapidement pris fin quand nous arrivons à 3700m d’altitude en haut du volcan Teide…

 

Après un crochet par l'île voisine de la Gomera, qui vaut franchement le détour, nouveau départ le 20 février pour une navigation assez longue. L’avitaillement est fait, le jambon et le régime de bananes sont pendus à l'arrière du bateau, on tire plein sud où on commence à trouver les Alizées (vent très stable qui souffle à travers tout l'Atlantique plus ou moins d'octobre à avril).

Dauphins devant l’étrave  // Les cargos de Gibraltar 

Cette étape sera également marquée par le début de nos ateliers pédagogique en visio, auprès de 10 classes collégiens de la région de Istres, soit environ 300 élèves. Nous dispenserons en deux mois 3h de sensibilisation à la pollution des océans par les plastiques à chacune de ces classes. C’est un vrai moment de plaisir et d’échanges autour de la navigation, du bateau, de la biodiversité marine, et de cette pollution.

Sommet du volcan « El Teide », il fait frais là-haut ! // Ateliers de sensibilisation en visio

1760km plus loin, 6eme arrêt tout le monde descend à.... Mindelo au Cap-Vert ! L’endroit porte assez mal son nom, puisque les paysages sont marqués par le manque d’eau.

Cap « vert », il est où le vert ???… // Plages du Cap – Vert sous les déchets– Crédit photo @Biosfera

Certes l’endroit manque d’eau, mais il croule sous les déchets ! Cette pollution massive, venant des quatre coins du globe, a notamment un impact sur la reproduction des tortues caouannes, espèce protégée, qui viennent pondre sur ces littoraux. Nous rencontrons une association locale, Biosfera, qui nous en apprend plus sur cette problématique et sur les difficultés qu’elle rencontre dans son combat. Choqués par ce que nous avons vus, nous montons une conférence et des formations qui mentionnent ce cas d’étude.

La Transat' ! 

Entre deux activités à terre, on continue nos petites améliorations techniques. On fait aussi une grosse révision, mieux vaut être sûr du matos pour la redoutée traversée de l’Atlantique. Quelques petits réglages et ajustements mais toujours rien de grave, Wije Blick est en forme. Vient ensuite l'avitaillement. Là c'est la folie de grandeur, 800L d'eau (pour seulement 50 bières), 15kg de farine, 25kg de patates, 200 bananes, 300 œufs, etc... 30 jours de vivres pour 5 personnes. Après plusieurs allers-retours en annexe, tout est dans le bateau, il y en a de partout, cela nous prend une journée pour tout ranger.

Wije Blick prêt pour la transat // Avitaillement

Nous sommes le 16 mars et levons l'ancre en fin d'après-midi. Le chemin n’est pas compliqué, c'est tout droit, plein Ouest. Après une semaine de nav, le compteur affiche 1700km parcouru, on est en plein milieu du milieu. Nous avons un beau sentiment de solitude, autour, il n’y a rien, que de l'eau, des poissons volants qui s’échouent de temps à autre sur le pont et des oiseaux (si si!).

Il y a aussi des sargasses, beaucoup de sargasses, ces algues qui colonisent l'océan et empêchent de pêcher et de faire nos prélèvements de microplastiques.

La météo est stable, 30-35 km/h de Nord-Est, même si a priori en temps normal c'est un peu plus fort, on aurait peut-être réussi à aller un peu plus vite mais on ne se plaint pas, on en profite pour jouer avec le spi la journée. Après 2 semaines, le compteur affiche 3350km, l'eau est à 27°C et les sargasses sont toujours là…

Le lundi des sargasses, le mardi des sargasses,… // Arrivée aux Antilles

Le 2 avril au lever du Soleil, il y a comme une odeur de rhum… Est-ce que ce serai pas les Antilles qui pointent le bout de leur nez ?

Voilà, nous venons de traverser l'Atlantique, le compteur affiche maintenant 4075 km après 17 jours sans toucher terre quand nous jetons l’ancre devant Bridgetown à la Barbade, l'île la plus à l'est des Antilles.

Du rhum, vous dites ?

De Port-Saint-Louis-du-Rhône (13) au Cap-Vert, tout le monde est formel : « les amis, méfiez vous aux Antilles le rhum coule à flot, c’est vite fait de tomber dedans ! ». Nous voilà prévenu.

Jusque fin Juin nous remontrons l’arc Antillais. Les ambiances diffèrent réellement d’une île à l’autre. Certaines, dans le sud des Antilles, sont presque désertes, et abritent des cabanes faites de bric et de broc. D’autres, comme Saint Barthélémy sont une vitrine du luxe. Mais un point commun relie tous ces endroits : la gentillesse de ses habitants. Partout nous nous sentons incroyablement bien accueillis, du marché au poissons de la Barbade aux écoles de Saint Barth’ pour nos ateliers.

 

Notre quotidien est rythmé par nos sorties snorkelling où nous découvrons une vie sous-marine magique peuplée de tortues, de requins, de raies, de barracudas, de coraux et de nombreux poissons colorés… Mais cette vie est fragile comme en témoigne aussi les nombreux coraux morts… A terre, nous nous attachons à découvrir les randonnées locales qui recèlent de beaux trésors comme le Boiling Lake ou les Reds Rocks de Dominique ou en faisant le tour de l’île de Terre-de-Haut dans l’archipel Guadeloupéen.

Dégustation de rhum // Ponts de St Vincent // Tortue verte

Mais la vie de bateau, ce n’est pas que des rencontres et des ballades… C’est aussi du boulot ! Il faut sans arrêt entretenir le voilier qui est à la fois notre moyen de locomotion et notre maison, qui produit notre eau et notre électricité, le tout en milieu hostile… Ca en fait des risques de pannes ! Les avitaillements pour l’équipage en eau et nourriture se transforment parfois en missions commandos. Les escales aussi sont chronophages à préparer, à titre d’exemple notre entrée à Panama se fait à trois endroits différents (l’immigration, la douane, le permis de naviguer puis les formalités du passage du canal, etc etc). Et enfin, l’association nous sollicite aussi beaucoup, il faut préparer les contenus pédagogique, faire la communication sur les réseaux sociaux, gérer l’administratif, les comptes, etc.

En réalité, la moitié de notre temps est consacré à ces travaux, mais c’est aussi du plaisir (en partie du moins, soyons honnêtes)  !

 

Le 12 Juin nous partons de Saint Barth’ direction Santa Marta en Colombie. En effet, la saison cyclonique aux Antilles arrive, c’est le moment de partir ! Nous entamons une navigation sportive de 6 jours pour rallier la première ville coloniale d’Amérique: Santa Marta en Colombie. Nous y passons quelques jours, et faisons notamment la connaissance de José. José est recycleur c’est à dire qu’il collecte les déchets des particuliers comme des entreprises afin de les revendre à la coopérative de tri. Dans le monde, une partie importante des déchets est valorisée ainsi, par des personnes dont les revenus dépendent des cours des matériaux et qui officient dans des conditions souvent désastreuses pour leur santé.

 

Après quelques jours de navigation, principalement au moteur cette fois-ci, nous arrivons aux San Blas. Cet archipel panaméen aux paysages de carte postale, cache 365 îlots coralliens dont seulement 60 habitées par les Kunas, un peuple indigène.

Pour notre premier mouillage, nous nous arrêtons à Coco Bandero, entre trois îles de quelques 10aines de mètres carrés, dont seulement une était habitée par une famille Kunas. Le reste n’est que sable blanc, cocotiers… et plastique. Pas moins de 52kg de déchets dont 1400 bouteilles amenés par le mer des Caraïbes ont été ramassées sur ces trois îles…

Tags à Santa Marta // Cooperative de recyclage Coorenacer // Islas San Blas

Deuxième arrêt à Bug Island, un second lagon un peu plus fréquenté qui nous a permis de faire la connaissance de quelques locaux. L’occasion pour nous de manger une très bonne… pizza sur la plage le soir, et du pain à la coco le lendemain matin. Après quelques « tours d’îles » à pied et sessions de snorkeling, nous repartons rapidement vers notre dernière destination…… Porvenir ! Ces îles sont habitées par une centaine de personnes, et abritent un petit aéroport et les autorités locales. Un rapide tour en annexe au milieu de la mangrove pour les uns, un plouf pour les autres et nous repartons à nouveau direction le continent vers Panamà pour passer le fameux canal !

 

Et nous voilà, devant le canal de Panama prêt à voir les portes du Pacifique devant nous… la suite au prochain épisode !

Pour suivre la suite nos aventures et les activités de l’association en France métropolitaine et à l’international, vous pouvez nous retrouver sur Facebook, Instagram et sur notre site internet : www.expeditionbleue.fr.

Enfin si vous voulez nous soutenir, rdv sur notre page Helloasso ! (Adhésion à prix libre, dons déductibles à 66 % de vos impôts en France)




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